Les Chironomes, des mouches ressemblant à s'y méprendre à des moustiques, sont de retour. N'ayez crainte, elles sont complètement inoffensives -et utiles pour l'environnement !
Vous êtes nombreux à avoir constaté leur retour : les moustiques sont là, en masse !
Des moustiques, vous êtes sûrs ? Et bien non : la myriade de volants qui semblent vous assaillir en bords de Deûle sont en fait des Chironomes, des petites mouches placides et inoffensives.
Elles prolifèrent particulièrement depuis l’an dernier, notamment en bord d'eau, pour plusieurs raisons liées aux conditions environnementales et climatiques.
Un niveau de précipitions élevé et régulier a entraîné une saturation des sols, créant des zones stagnantes idéales pour la ponte des Chironomes et autres insectes aquatiques.
De plus, les hivers plus doux que la normale ont réduit la mortalité naturelle des larves et des œufs entraînant une émergence plus massive au printemps, en sachant que les températures plus clémentes ont aussi pour effet d’accélérer leur cycle de développement.
Enfin, les pluies régulières ont entraîné un ruissellement important, qui a eu pour effet d’apporter des nutriments issus des sols agricoles et urbains, et donc de favoriser la croissance des algues et du biofilm dont se nourrissent les larves.
Par ailleurs, l’environnement souffre d’une diminution des prédateurs naturels comme les chauves-souris, les oiseaux insectivores ou les libellules.
Contrairement à la croyance fortement répandue, la Deûle n'a jamais été traitée, et son traitement serait d'ailleurs sans effet en raison du courant.
Néanmoins, la Ville agit.
Nous avons installés des nichoirs adaptés pour favoriser le retour des prédateurs sur le territoire de la commune, notamment des chauves-souris et des hirondelles.
Nos services ont également mis en place des méthodes de gestion respectueuses des équilibres écologiques de nos parcs, dont le parc du Grand Air récemment labellisé « Refuge LPO » [1], ce qui permet de favoriser le développement de la faune et en particulier des espèces prédatrices des Chironomes et autres nuisibles.
Nous échangeons aussi avec les acteurs locaux compétents comme la Métropole Européenne de Lille ou Voies Navigables de France afin de lutter dans la mesure du possible contre ce phénomène de prolifération constaté sur l’ensemble des communes en bord d’eau.
L'installation de « lampes bleues » est à l'étude, mais celles-ci ne sont pas sélectives et capteraient tout insecte volant et pas uniquement les nuisibles, ce qui pourrait nuire aux équilibres écologiques.
C'est un sujet bien plus délicat qu'il n'y parait, d'autant que même si elle est ennuyeuse, la présence de ces insectes est nécessaire au bon développement de la biodiversité et témoigne de la meilleure santé de notre biotope d'année en année.
La larve de la mouche chironome a en effet un rôle essentiel dans nos écosystèmes aquatiques car elle recycle la matière organique qui s'y dépose avec pour effet de maintenir l’équilibre du milieu.
Enfin, la mouche comme sa larve font partie d'une chaîne trophique en voie de recomposition : les oiseaux, les insectes aquatiques, les poissons, les mammifères volants & les amphibiens s'en nourrissent.
En plus d'installer des nids à hirondelles & chauve-souris (pensez toutefois à vous renseigner avant de les poser afin de trouver un lieu adéquat, adapté à leurs attentes), il existe quelques gestes simples que vous pouvez faire chez vous.
Réduisez les sources lumineuses : diminuez l’éclairage extérieur ou optez pour un éclairage tamisé afin de ne pas les attirer autour de votre maison.
Protégez votre habitation : ne gardez pas vos fenêtres ouvertes ou installez des moustiquaires.
Éliminez les eaux stagnantes : les Chironomes se reproduisent dans les eaux stagnantes. Il est donc essentiel de supprimer tous les points d'eau inutiles autour de votre maison. Si vous possédez un bassin, installez une fontaine ou une pompe pour brasser l’eau.
Liens
[1] https://www.wambrechies.fr/actualites/le-parc-du-grand-air-refuge-pour-la-biodiversite
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Chironomidae