Ancienne filature de lin, spécialité industrielle de Wambrechies, l'usine est reconnue par les monuments historiques au titre du patrimoine industriel.
A la Révolution, le village de Wambrechies compte plus de 400 métiers à tisser. En effet, la vallée de la Lys et de la Deûle étaient riches en culture de lin. De plus, les caractéristiques de l'eau de ces rivières sont propices au rouissage (séparation de l'écorce) des fibres.
Le début du XIXe siècle va voir la disparition de ces pratiques ancestrales avec le début de la période industrielle et la création de trois usines pour traiter cette fibre. La plus importante est sans conteste l'usine "Vandenbosh", située à l'entrée de la rue de Quesnoy.
Pendant plus d'un siècle, cette famille va exploiter cet établissement avant de le vendre en 1911 à Louis Nicolle, industriel lommois.
Survient la Première Guerre Mondiale. L'occupant allemand décide de démanteler l'industrie française et donc wambrecitaine en enlevant les machines et démontant les installations.
A la fin du conflit, les industriels locaux s'unissent pour exiger des dommages de guerre au vu des dégâts occasionnés. Louis Nicolle profite de cette manne pour faire réaliser une usine moderne utilisant les dernières technologies (1923).
Le projet va être confié à l'architecte André Granet (neveu de Gustave Eiffel) qui va utiliser une technique toute neuve : le béton armé.
Au centre du bâtiment, une tour centrale qui renferme les réserves d'eau indispensables à cette industrie. De part et d'autre, l'architecte dispose, sur trois niveaux, six plateaux de 600 m² sans aucun support intermédiaire et capables de supporter les lourdes machines textiles.
La construction sera réalisée en deux phases : la première en 1923, la seconde en 1925. L'extérieur sera habillé de briques et l'éclairage est conçu pour être naturel à l'aide de grandes baies vitrées.
Avant la grande crise textile du milieu des années 70, l'usine faisait partie du groupe Agache Willot.
Ce sont les techniques de construction utilisées par André Granet, précurseur du béton armé, qui l'ont fait classer en 2003 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Désormais immeuble d'habitation composé de 66 lofts, la Linière vient d'aborder sa seconde vie.
Linière Nicolle